Philosophie et mythe

Table des matières

Félie

 1. Un mot sur le titre

En philosophie, un commencement radical est toujours un recommencement.

Les mythes dont il va être question, ce sont ceux auxquels s'arrache la philosophie à sa naissance.

Ils sont comme nos préjugés, nos idées préconçues, nos idées toutes faites.

Philosopher, c'est s'interroger sur ses propres mythes.

Il va être question ici des conditions qui ont permis ce (premier ?) recommencement

 2. But de ce cours

 2.1. La philosophie est remise en question

 2.2. Elle naît dans la rencontre.

 2.3. Le logos c'est le rapport. Penser c'est mettre en relation.

 2.4. La philosophie grecque s'ouvre sur une crise, une impasse.

 . Le miracle grec

 1. Le miracle grec

In all history, nothing is so surprising or so difficult to account for as the sudden rise of civilization in Greece. Much of what makes civilization had already existed for thousands of years in Egypt and in Mesopotamia, and had spread thence to neighbouring countries. But certain elements had been lacking until the Greeks supplied them. What they achieved in art and literature is familiar to everybody, but what they did in the purely intellectual realm is even more exceptional. They invented mathematics and science and philosophy ; they first wrote history as opposed to mere annals; they speculated freely about the nature of the world and the ends of life, without being bound in the fetters of any inherited orthodoxy. (...)

Philosophy begins with Thales, who, fortunately, can be dated by the fact that he predicted an eclipse which, according to the astronomers, occurred in the year 585 B.C. Philosophy and science which were not originally separate were therefore born together at the beginning of the sixth century.

Bertrand Russell, An history of Western Philosophy, 1.1.1

 . Origines politiques

 1. L'homme libre

 2. Texte de Cicéron (-45)

Un jour, dit-il, Léon, roi des Phliasiens, entendit Pythagore discourir sur certains points avec tant de savoir et d'éloquence, que ce prince, saisi d'admiration, lui demanda quel était donc l'art, dont il faisait profession? A quoi Pythagore répondit, qu'il n'en savait aucun; mais qu'il était philosophe. Et sur ce le roi, surpris de la nouveauté de ce nom, le pria de lui dire, qui étaient donc les philosophes, et en quoi ils différaient des autres hommes;

Il en est, répondit Pythagore, de ce monde, et du commerce de la vie, comme de ces grandes assemblées, qui se tiennent parmi nous à l'occasion des jeux publics. On sait que dans le concours de ceux qui s'y rendent, il y a des gens qui n'y sont attirés que par l'envie de se distinguer dans les exercices du corps, et d'y mériter la couronne; d'autres, qui n'y sont conduits que par l'espoir d'y faire quelque profit, en vendant ou en achetant des marchandises; d'autres encore, qui, pensant plus noblement, n'y vont chercher ni profits, ni applaudissements, mais songent uniquement à voir ce qui s'y passe, et à faire leurs réflexions sur ce qui s'y présente à leurs yeux. On en peut dire autant de tous les hommes, qui, passant d'une autre vie en celle-ci, comme on passe d'une ville ou d'une assemblée dans une autre, y apportent tous des vues différentes. Car tandis que les uns cherchent la gloire, et les autres les richesses, il y a une troisième espèce d'hommes, mais peu nombreuse, qui, regardant tout le reste comme rien, s'appliquent principalement à la contemplation des choses naturelles. Ce sont ces derniers qui se disent philosophes, c'est-à-dire, amateurs de la sagesse (...) La profession la plus noble est celle d'une étude qui n'a d'autre but que de parvenir à la connaissance de toutes choses.

Cicéron Tusculanes

 . Origines religieuses

 1. Texte du Timée - l'homme jeune

Un des prêtres les plus âgés lui dit : O Solon, Solon, vous autres Grecs vous serez toujours enfants ; il n'y a pas de vieillards parmi vous. — Et pourquoi cela? répondit Solon. — Vous êtes tous, dit le prêtre, jeunes d'intelligence; vous ne possédez aucune vieille tradition ni aucune science vénérable par son antiquité. En voici la raison. [22c] Le genre humain a subi et subira plusieurs destructions, les plus grandes par le feu et l'eau, et les moindres par mille autres causes. (...) il peut, à de longs intervalles de temps, arriver des catastrophes où tout ce qui se trouve sur la terre est détruit par le feu. (...) Pour nous, le Nil nous sauve de cette calamité comme de beaucoup d'autres, par le débordement de ses eaux. Quand les dieux purifient la terre par un déluge, les bergers et les bouviers font à l'abri sur leurs montagnes, tandis que les habitants de vos villes [22e] sont entraînés par les torrents dans la mer. (...) Voilà pourquoi nous avons conservé les monuments les plus anciens. (...) Mais en Grèce à peine a-t-on constaté vos actions et celles des autres peuples, soit par écrit, ou par tout autre moyen en usage dans des états civilisés, que les eaux du ciel viennent périodiquement fondre sur vous comme un fléau, ne laissant survivre que des, hommes sans lettres [23b] et sans instruction ; (...) Vraiment, Solon, les généalogies que tu viens d'énumérer diffèrent peu de fables puériles. D'abord, vous ne parlez que d'un seul déluge, quoiqu'il y en ait en plusieurs auparavant ; puis, la plus belle et la plus vaillante race qui ait jamais existé dans votre pays, vous n'en faites pas mention...

Platon Timée 22c

 2. La fonction des mythes

 2.1. Les mythes sont là pour calmer les questions

 2.2. Analogie avec les hisoires pour les enfants.

 3. La philosophie va remettre en question

 4. Posture par rapports aux mythes

 4.1. Le mythe, c'est du préjugé, du prêt à penser, des réponses toutes faites

La philosophie remplit une fonction nouvelle

Au lieu des anciennes cosmogonies, associées à des rituels royaux et à des mythes de souveraineté, une pensée neuve cherche à fonder l'ordre du monde sur des rapports des symétrie, d'équilibre, d'égalité entre les divers élements qui composent le cosmos.

Jean Pierre Vernant, Les origines de la pensée grecque, p. 7

 5. Vers une nouvelle école

Il y a déjà depuis très longtemps

 5.1. des écoles pour les maîtres (dans les temples)

 5.2. des écoles pour les esclaves (un esclave qui a un métier a plus de valeur)

On imagine une école pour

 . Rencontre entre deux mondes

 1. Une rencontre

Attach:cartemedg.jpg Δ source de la carte

 . La quête de l'élément

 1. Texte d'Aristote

La plupart des premiers philosophes estimaient que les principes de toutes choses se réduisaient aux principes matériels. Ce à partir de quoi sont constituées toutes les choses, le terme premier de leur génération et le terme final de leur corruption - alors que, la substance demeurant, seuls ses états changent - c'est cela qu'il tiennent pour l'élément et le principe des choses; aussi estiment-ils que rien ne se crée et rien ne se détruit , puisque cette nature est à jamais conservée.

Car il doit exister une certaine nature unique ou bien plusieurs, dont sont engendrées toutes les autres choses alors que celle-ci se conserve. Cependant tous ne sont pas d'accord sur le nombre et la forme d'un tel principe.

Aristote, Métaphysique, A 3, 983b-987a

 2. Quel élément ?

 3. Prenons deux exemples

 3.1. L'école de Milet (Thalès, Anaximandre)

 3.2. Les pythagoriciens

Car la question de l'élément a en fait deux sens différent:

 4. Thalès

La différence, c'est du même autrement.

A prédit l'éclipse du 28 mai 585 av J.C. Thalès affirme que la lune est éclairée par le Soleil.

"Le soleil s'eclipse lorsque la lune, qui est de nature terreuse, vient en ligne droite au dessous de lui; alors l'image en apparaît sur le disque comme sur un miroir"

"Le Dieu, c'est l'Intelligence qui fait tout avec de l'eau."

 5. Une nouvelle manière de penser

Trouver des raisons

 . Quel est l'ordre des choses ?

 1. Pythagore et les nombres

 1.1. Quels nombres ?

Attach:nombres.gif Δ

 2. Identités remarquables...

Attach:identite.jpg Δ

 3. Le théorème de Pythagore

Attach:pythagore.png Δ

 4. Une démonstration

Attach:pythagore2.gif Δ Le carre de l'hypothènuse est égal au grand carré moins quatre fois le triangle.

Quatre fois le triangle, c'est .

Le grand carré moins , c'est .

(identité remarquable).

 5. Tout carré...

est la somme de deux nombres triangulaires successifs Attach:trianglessuccessifs.gif Δ

 6. Tout carré...

est la somme de nombres impairs successifs Attach:impairssuccessifs.gif Δ

 7. Nombre triangulaire

Attach:euler.gif Δ

Fait historique ou légende, on raconte qu'à 7 ans (ou 10 ans, selon les auteurs), Karl Gauss a trouvé la manière de calculer la somme des nombres de 1 à 100 très rapidement, à la grande surprise de son instituteur.

Il remarqua que faire la somme deux à deux en partant des extrémités allait plus vite: chaque somme vaut 101 et il y en a 50, soit le résultat 101 x 50 = 5 050.