Toute philosophie qui place la paix plus haut que la guerre, toute éthique qui conçoit négativement le bonheur, toute métaphysique, toute physique qui envisagent une finale, un état définitif quelconque, toute aspiration, surtout esthétique ou religieuse, à un à côté, un au-delà, un au-dehors, un au-dessus, autorisent à rechercher si ce n’est pas la maladie qui inspira leur philosophe. On travesti inconsciemment les besoins physiologiques de l’homme, on les affuble du manteau de l’objectivité de l’idéal, de l’idée pure; on pousse la chose si loin que c’est à faire peur; et je me suis demandé bien souvent si la philosophie, en gros, n’a pas été jusqu’alors une simple exégèse du corps, une simple méprise du corps
Nietzsche
Gai savoir