La question n'est plus de savoir si la paix perpétuelle est quelque chose de réel ou si ce n'est qu'une chimère et si nous ne nous trompons pas dans notre jugement théorique, quand nous admettons le premier cas, mais nous devons agir comme si la chose qui peut-être ne sera pas devait être, et en vue de sa fondation, établir la constitution qui nous semble la plus capable de mettre fin à la conduite de guerre dépourvue de salut, vers laquelle tous les Etats sans exception ont jusqu'à maintenant dirigé leurs préparatifs intérieurs, comme vers leur fin suprême. Et si notre fin, en ce qui concerne sa réalisation, demeure toujours un vœu pieux, nous ne nous trompons pas certainement en admettant la maxime d'y travailler sans relâche, puisqu'elle est un devoir!

Kant

Projet de paix perpétuelle