Très rythmée et très découpée, la séquence liminaire de Fahrenheit 451 tisse nombre de ficelles idéologiques et dramaturgiques. Annonçant également sa rupture avec les codes propres au genre, cette séquence procède par énigmes successives et prend le spectateur à contre-pied. Au final, le pouvoir omnipotent et répressif de la société de Fahrenheit oppose un visage plutôt tranquille.
Urgence, discipline, efficacité... Une escouade de pompiers descend d’un mât et prend place sur une voiture d’incendie
1.
La raideur des personnages et les lignes verticales font écho à la voix off du générique, énergique et ferme. Tout cela sous-tend la loi, l’autorité sinon l’autoritarisme. En même temps, les éléments du décor comme un jeu de construction, le rouge vif du camion de pompier comme un jouet d’enfant donnent à l’ouverture de ce film d’anticipation un air de conte pour enfants. Arrivés dans l’appartement d’un jeune homme qu’un mystérieux coup de téléphone a mis en fuite, les pompiers entreprennent une fouille sous la conduite énergique de Montag
2.
Étrange, pas de lance, ni d’équipement contre le feu. Le silence des hommes en noir et la vivacité de leurs gestes (signe d’autorité) inquiètent de plus en plus. Que cherchent-ils ? Sont-ce vraiment des pompiers pour agir de la sorte ? Le dispositif de cette séquence repose entièrement sur une succession d’interrogations comme autant de petits moments de suspense. Montag découvre un livre dans le lustre
3.
Un mélange de perplexité et d’interrogation s’empare alors du spectateur. Pourquoi un exemplaire de Don Quichotte suscite-t-il autant d’efforts ? D’autres ouvrages sont bientôt découverts alors que le montage s’emballe : un placard, un four, un poste de télévision... Clin d’œil ironique : les livres semblent avoir dévoré les entrailles de la télévision. Une suite de plans sur des livres maniés avec rudesse et jetés les uns sur les autres traduit tout le mépris d’une société totalitaire envers son patrimoine culturel. Les pompiers de l’étage balancent le sac de nylon contenant les objets du délit
4.
La très forte contre-plongée rend le geste extrêmement impressionnant. Mais alors que l’on s’attend à voir le sac choir lourdement, c’est avec une extrême douceur qu’il s’envole dans les airs. Il semble même planer grâce à la magie du ralenti. L’artifice crée non seulement une tension dramatique en retardant le moment de la chute (nous allons bientôt connaître la raison de cette agitation), mais il dote surtout l’image d’une part d’irréalité qui la détache du reste de la séquence. Comme en apesanteur. Sa trajectoire, rendue grandiloquente par le ralenti, est comme un trait d’union entre deux univers, le nôtre aux référents connus que nous sommes en train de quitter définitivement (les pompiers éteignent les feux) et un monde aux codes inconnus dans lequel nous entrons (les pompiers dressent des bûchers de livres).
Les livres sont alors jetés par paquets sur un trépied. Pendant ce temps, un jeu triangulaire de regards se noue entre un pompier (Fabian), un homme et son fils qui ramasse un ouvrage. L’homme, dépossédé de sa liberté d’agir et de son pouvoir paternel, retire l’objet des mains de son enfant sous l’œil vigilant du pompier. En fait, les pompiers, représentants d’un pouvoir omnipotent et tyrannique, sont devenus les pères de la nation. Ils sont les gardiens d’un temple/dieu audiovisuel auquel les fidèles, hommes et femmes, rendent un culte aveugle.
Après s’être paré d’une combinaison, d’un casque et de gants en amiante « comme un évêque », note Truffaut dans son Journal du film, le très prometteur Montag procède au sacrifice des livres après s’être emparé d’un lance-flammes en lieu et place d’une lance à incendie. Le feu tient lieu de seul discours apologétique
5.
Le scandale de la barbarie est tout entier inscrit dans ce plan aux silhouettes figées, silencieuses, fantomales. Seule la flamme – vivante – bouge. Tout est gris autour (est-ce là l’image d’un monde sans livres ? Un monde froid et aseptisé qui n’est pas sans nous rappeler quelques grands ensembles). Aucun mot de protestation, il n’y a que la fumée qui s’élève dans les airs. La démission de l’esprit est totale. C’est le feu de joie de la dictature et de la bêtise. Truffaut joue ici l’image pour le discours. Il croit fermement en sa puissance critique. « Il suffit, affirme-t-il, de montrer un livre qui brûle pour le faire aimer. Je n’ai pas voulu mettre une seule phrase en faveur des livres si bien que cela m’a permis de faire un film sans discours. »
Inventer des héros
Inventer des symboles
Etude du Gouvernement de Vichy
Relevez le vocabulaire employé pour mettre en avant la personne du Maréchal.
Qu'en concluez vous ?
Quels symboles porte l'histoire de Jeanne d'Arc ? Montrez comment Vichy récupère ces symboles à son profit.
A quelles tranches d'âge s'adressent plus particulièrement ces commémorations ? Pourquoi ?
A qui s'adresse en particulier le 1er mai, est-ce la portée traditionnelle de cette fête ?
Expliquez pourquoi ce changement en insistant sur la vente des broches à l'effigie du Maréchal au profit du secours national
[Ressource n°5908 de nature non encore affichable]
En quel sens et pourquoi peut-on affirmer que la politique se fixe naturellement des objectifs « illimités » ?
En quel sens le libéralisme prescrit-il une manière de penser le politique qui limite ses objectifs ?
Que peut-on comprendre de l'affirmation d'Hannah Arendt selon laquelle sa philosophie politique ne peut se résumer à un terme en « isme » ? Quel est l'enjeu d'une telle possibilité ?
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