Œuvre Nécessaire de tissage

Département des Antiquités égyptiennes : Objets de la vie quotidienne

Antiquités égyptiennes Objets de la vie quotidienne

Auteur(s) : Christiane LYON-CAEN

Ces modestes objets de bois ou de roseau sont des outils essentiels de la vie quotidienne durant l’Antiquité. Filage et tissage, à l’époque qui nous intéresse, représentent deux des activités principales de l’activité domestique. La confection des tissus, pour les vêtements aussi bien que pour l’ameublement, est, dans la majorité des cas, effectuée à la maison, par les femmes de la maison. L'archéologie du textile

Avec la poterie, le filage, et l’opération suivante, le tissage, sont vraisemblablement consécutifs à la sédentarisation des hommes. En Egypte les premiers vestiges textiles datent de l’époque néolithique. Les premières fibres utilisées sont celles du lin et celles de la laine des moutons ou des chèvres. Dans le monde égyptien le lin sera très longtemps préféré à la laine, le coton est bien postérieur. Le filage

L’opération du filage est simple. L’observation de sa représentation sur les vases grecs, les stèles funéraires et les enluminures des manuscrits coptes éclaire la compréhension de ce travail aujourd’hui disparu. Le paquet de fibres est fixé, en petite quantité, sur une quenouille à la tête renflée. La fileuse en extrait un fil qui va s’enrouler autour d’un fuseau, en passant par le crochet métallique fixé sur la fusaïole, épaisse rondelle de bois, ivoire, ou même pierre, propre à lester le fuseau. Le fil ainsi tordu s’enroule autour du manche du fuseau. Une fois l’écheveau de lin ou de laine terminé la fileuse laisse la place à la tisserande. Le tissage

Aucun métier à tisser de l’époque antique n’est parvenu jusqu’à nous. La cause en est à la fragilité de cet instrument de bois, construit sans doute avec des matériaux de récupération, et à son caractère souvent éphémère, on fabrique un métier lorsque l’on a besoin de tisser. Les grands ateliers d’état sont rares et n’existent que dans les capitales comme Alexandrie ou Byzance. Ils n’ont pas non plus laissé de traces archéologiques. L’aiguille et la navette sont quant à elles nécessaires au passage du fil de trame entre les fils de chaîne tendus sur le métier. Au cours du tissage il faut, pour avoir un tissu régulier, tasser les fils de trame, cette opération est réalisée à l’aide d’un peigne de bois. Ces instruments de fabrication hâtive et routinière présentent souvent un petit décor maladroit ou soigné selon l’habileté de l’artisan, mais toujours répétitif. Le répertoire géométrique de cercles pointés, de denticules, de traits parallèles, figé dans sa monotonie, concerne presque essentiellement les fusaïoles et dans une moindre mesure les peignes de tisserands. Bibliographie - CORTOPASSI R., RUTSCHOWSCAYA M.H., Au fil du Nil, couleurs de l’Egypte chrétienne, catalogue de l’exposition au musée Dobrée de Nantes, Paris, 2001, p.29-40.

- LORQUIN A., in Egypte, la trame de l’histoire, textiles pharaoniques, coptes et islamiques, catalogue de l’exposition, musée département d’archéologie de Rouen, Paris, 2002,, p.82-85 et 109-111 : notices des objets. Cartel

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