Liste numérotée des philosophèmes

Pratique pour faire connaître/récupérer le numéro des philosophèmes

idphilosopheme
116
48Admiration et curiosite
79Agir et produire
9alienation et liberte
288Allégorie
27Alter ego
41Ami et copain et camarade
184Amitiés
351arbre métaphore
280arithmétique et raison
106art et art contemporain
57Art et chance
188Art et création
58Art et jeu
195Art et passions
24Art et perception de la réalité
194Art et représentation de l'esprit
193art et sensible
93Art et temps
313art et vérité
200art sacré-art profane
5Artiste et artisan
43Artiste et philosophe
140Artistes (exemples)
353arts et sciences
234Êxemple du bâton de l'agent
128Athéisme et superstition
74Autorité et autoritarisme
331avoir le droit
278évidence et vérité
17État de nature
207barbarie et connaissance
253bavarder et dire
287bêtise
152Besoins et nécessité
222bonheur et politique
28Bonheur et solitude
269causalité
212Chatiment et punition
332chicane et droit
235Choix
71Choix et délibération
250cinéma
290cinéma droit justice
302Cinéma et autrui
297cinéma et culture
310cinéma et désir
296cinéma et existence
338Cinéma et histoire
299cinéma et inconscient
293cinéma et langage
311Cinéma et liberté
291cinéma et morale
346cinéma et nature
289cinéma et notions
292cinéma et perception
309cinéma et politique
294cinéma et réel
298cinéma et société
325Cinéma et temps
340cinéma et travail
275Cité-économie
216Citoyen
337cogito
349Commerce
285communauté
172Communiquer est une nécessité
149communiquer et dialoguer
99Comportement et habitude
88Condition humaine/nature humaine
105conscience /cerveau
314conscience et jugement
303conscience et temps
135Conscience morale
78Constater des faits -interpréter
334contrat de droit et contrat de dupe
32Copier-imiter-exprimer
308corps
112Corruption et argent
244coutume
178Croire et savoir
86Croyance et crédulité
158Croyance et foi
256culture
307Définir l'inconscient
103Démocratie et aristocratie
62Démocratie et despotisme
204Démocratie et fraternité
153Démonstration et vérité
69Démontrer et montrer
68Démontrer et prouver
320désir de reconnaissance
80Désir et besoin
37Désir et bonheur
39Désir et ennui
321désir et liberté
211Désir et manque
319désir et volonté
107Despotisme et bonheur
109Despotisme et désir
108Despotisme et séparation des pouvoirs
66Destin et hasard
300devoir
345Dialogue et conversation
143Dialoguer/débattre
155Dieu est mort
104Différence homme/animal
304dire le temps
279discontinuité du temps des sciences
259Diversité culturelle
241Divertissement
147domination et habitus
154Doute et vérité
233Droit de vote et voter pour ses droits
324Droit et vengeance
277Droit naturel
224Droits de l'homme et du citoyen
215Ecriture
355Education et musique
348Education et République
40Egalité et identité
177Egalité et liberté
335Egoïsme
139Enfance et naïveté
168Equivocité du langage
52Erreur et illusion
315esprit critique
110Etre maîtrisé et se maîtriser
45Exemple-cas particulier
312exemples
354existence de Dieu
126Expérience et connaissance
49Expérience et expérimentation
96Expérience et habitude
70Expérience et observation
199fanatisme
283Finalité
243Finitude
170Fondements de la vie monastique
47Force et puissance
63Foule et peuple
81Générosité chrétienne-générosité de l'actio
329goût esthétique
231guerre
352hasard
327histoire et narration
192Histoire et passions
237honnête homme
94Hypothèse et supposition
252Idéologie et histoire
305identité et changement
163Ignorance
268illusion de la conscience
179Illusion et désir
239Illusions de la morale
249image et cinéma
92Image et concept
242Imagination, erreur, illusion
138Inconscient et rêve
97Induction-Déduction
61Inquiétude et doute
127Insociable sociabilité
230Instinct et libre-arbitre
55Instinct et raison
157Instruire et apprendre
333Interpréter le droit
95Inventer et découvrir
326inventions techniques et scientifiques
339jalousie
267jardin paysage
133Je est un mot neutre
258Jeu sérieux
213Justice divine
245justice et force
26L'instant et la durée
11L'usage du "Je" et des déictiques
98La haine de la raison
167La lettre et l'esprit
217La loi et la règle
6La mécanique et le vivant
191La reconnaissance
18La technique comme métaphore
124langage et action
214langue et passions
343légende
175Le beau et l'utile
50Le corps et l'âme
20Le droit et la force
85Le génie
8Le machinisme et la machine
111Le méchant
344le monde
347le monstrueux
38Le mot et l'idée
44Le musée
144Le mythe de l'intériorité
29Le réel et l'illusion
197le sens de l'histoire
46Lecture suivie
22Les anciens et les modernes
187Les fins de l'art
87Les imaginations
189Les leçons de l'histoire
281les masses
125les mot et les choses
36Les mots et les choses
236Liberté d'indifférence
196Liberté et éducation
151Liberté et contrainte
350liberté et licence
171Liberté et lois de la nature
341liberté et mauvaise foi
31Liberté et obéissance
60Liberté et volonté
145Liberté politique
272Logique et mathématiques
75Machiavel et Montesquieu
148Main et outil
282matière et pensée
238maxime morale
65Mécanisme et vie
54Métaphore de l'abeille
64Métaphore du théâtre
218Métaphore du tissage
206Métaphore médicale
246misère et faiblesse
255moi et autrui
113Monarchie et despotisme
223Morale et politique
176Mort et désespoir
322mort et désir
323mort et existence
265mythe et interprétation
210Mythes
100Nécessité de penser
336nihilisme et vide
123obéissance et liberté
101Observer - s'observer
19Oeuvre et effet
91Opinion et jugement
76Opinion et préjugé
83Outil-machine
330Pacte social
198Parole et être
121particulier/général
102Partie et Tout
208Passion et raison
142Paternalisme
51Perception-sensation
150Persuader et convaincre
174Peuple et Tyrannie
295peur et angoisse
190Philosophie
264philosophie et mythes
84Pitié et morale
240pitié et piété
156politique et économique
77Politique et histoire
232Pouvoir, puissance, capacité
164Pragmatisme
317préjugé
306Présent Avenir Futur
328progrès
141Psychanalyse
247RAISON
82Raison-raisonnement-raisonnable
129Raisons de la croyance
251Réversibilité du temps
33Rêve et rêverie
248religion
181Religion et crainte
169Religion et enfermement
160Religion et illusion
165Religion et loi
201Religion et morale
159Religion et mort
173Religion et pouvoir
202Religion et psychanalyse
183Religion et sacrifice
209Religion et science
180Religion et société
42Représentation et imitation
166Sacrifice d'Isaac et interprétation
162Savoir et politique
35Savoir et pouvoir
161Sens des mots
59Sensation-réflexion
56Signe signal symbole
146sociologie
205Soumission et esclavage
270sublime
219sujets dissertation politique
186Sujets-questions sur l'art
203Sujets-questions sur la religion
114superstition et crainte
131Superstition et finalité
130Superstition et piété
53Technique et maîtrise
89Technique et politique
23Technique et science
276temps et éternité
72Totalitarisme
137Travail et aliénation
182Travail et création de soi
284travail et propriété
73Tyrannie et Etat de droit
134Utilité /désintéressement
136Utopie
286vagabondage
316vérité et métaphysique
132vérité et sincérité
30Vie intérieure et vie extérieure
257vivant
67Volonté et nécessité

(:includefile http://philo-labo.fr/philosophemes/?action=import:)

  LABORATOIRE DES IANs? DE PHILOSOPHIE

  Penser le numérique à partir des exercices et du travail collaboratif

Ces espaces infinis m'effraient disait Pascal. C'est ce qu'on pourrait dire du numérique ouvert au flux ininterrompu de l'information

Difficile de comprendre une réalité qui est constamment en changement et qui n'est saisie que dans le prisme culturel qui est le nôtre. Mais se heurter à des certitudes est le travail du philosophe. Il y a une juste distance à prendre avec les affirmations parfois naïves, mais l'opinion mérite qu'on s'y arrête afin de mettre à jour ses présupposés mais aussi parce qu'elle porte parfois en elle des pistes qui méritent qu'on s'y  arrête. Ainsi le Laboratoire est-il le résultat de cette réflexion. Il est la résultante d'un refus d'utiliser les informations multiples du net comme de simples informations qu'il suffirait de reproduire. Il est aussi le refus de s'en tenir à du simple copié-collé. Il a comme ambition de permettre un travail de création, sans pour autant sombrer dans la confusion. Là aussi il s'agit d'ordonner, de séparer le bon grain de l'ivraie et par conséquent de développer un esprit critique, au sens où critiquer veut dire « séparer », c'est-à-dire exercer son jugement. Il ne s'agit pas de confondre la réflexion de l'élève, mais de la préciser. D'une certaine façon le numérique nous renvoie à une philosophie du sujet.

L'expérience que nous faisons de ce nouveau phénomène, comme toute expérience humaine, est elle-aussi, et encore plus, phénoménotechnique (c'est-à-dire inévitablement liée à un moyen, un medium), bouleverse notre perception du temps, de l'espace, de l'identité des choses et des personnes, et nous invite in fine à des comportements et à des manières d'être complètement nouveaux, ainsi qu'à repenser le réel. Cela ne veut pas dire qu'on en appelle à une table rase de la tradition de l'enseignement philosophique mais il doit permettre d'en augmenter la diversité et surtout de travailler en commun, par la mise en place d'un travail à plusieurs.

Une réflexion en chantier

I. Ainsi se sert-on d'analogies pour penser le numérique. Les analogies renvoient souvent au domaine des beaux arts ou des techniques-technologies. Pour expliquer le mouvement du sang, Gallien parle d' « irrigation » sanguine, en référence au procédé d'irrigation des sols, Harvey au 16e siècle parle de circulation sanguine, en référence aux circuits fermés de la mécanique. Le corps de l'homme est semblable à une machine, écrit Descartes, ne réduisant nullement la réalité mais cherchant à la comprendre, en ramenant les fonctions du corps à un modèle mécanique. À propos du numérique, il y a un certain nombre de métaphores-analogies à l'oeuvre qui ouvrent le questionnement, au risque peut-être d'être réductrices du réel. Examinons quelques analogies :  

La révolution : Révolution, en latin c'est « volutare », Mouvement en courbe fermée autour d'un axe ou d'un point, réel ou fictif, dont le point de retour coïncide avec le point de départ.

- retour périodique d'un astre à un point de son orbite - écoulement d'une période de temps - tour complet d'une pièce, d'un objet Retenons pour l'instant la thématique du mouvement

Le mot de « révolution » renvoie au mouvement étudié par les sciences physiques, au flux ininterrompu de l'information, à la cinématique ou mécanique des fluides. Se met en place comme au XVIe? et XVIIe? siècle, par exemple, une analogie technique pour ramener au connu l'inconnu, avec toutes les limites de l'analogie. Ce mouvement incessant et fluide pose la question conjointe de l'identification des informations au sein du flux et sa transformation en « document » afin de ne pasariété s'égarer et tracer un contexte. L 'analogie ne répond pas à cette question. Le modèle mécanique ne se suffit pas à lui-même pour rendre compte du « milieu vivant » qu'est le numérique, ce qui nous renvoie à une autre analogie, biologique celle-ci. Le succès du terme « ergonomie » en témoigne.

	→ Le flux des informations : c'est ce que propose de transformer en document le laboratoire, dans un souci d'ordonnancement de la variété des « données ». Ainsi sont mis en place des « philosophèmes » qui permettent un premier tri.   


	2. Le jardin 

cette analogie complète la précédente. Elle est employée pour rendre compte de la thématique de la production et de la circulation du savoir, au sens de Voltaire et d'Epicure. Se développent de plus en rplus des jardins numériques pour rendre compte du vivant. On est face à la même question qu'au XVIIIe? siècle, Kant traite à propos de la reproduction. (exemple de la montre). Au mécanisme aveugle il ajoute la finalité de la reproduction. L'analogie du jardin met en place la question du sens contribuant à ordonner les documents. (voir l'image de l'arbre)

II. les présupposés autour de la technologie. Qualifier le numérique d'outil, entretient son extériorité à l'humain, au sens où ce qui relèverait de la technique nous serait extérieur. (voir le mythe de Protagoras). Cette extériorité entretient une définition purement mécanique du numérique. Ce qui revient à séparer technique/technologie d'une « nature » humaine, provient d'une distinction plus radicale homme/animal. Au monde de l'instinct, l'homme nu opposerait le monde de l'institution. Extérieure à l'instinct, la technique est le fruit d'une usurpation, d'un acte sacrilège (histoire de Prométhée). Elle rentre en opposition avec la justice et la morale. A ce titre elle inquiète. L'incompatibilité des deux mondes, on la trouve radicalisée chez Descartes. L'animal est un automate, une machine, incapable d'innovation. Le mécanisme est défini comme automatisme, habitude, absence de réflexion. Cette technique aveugle (voir l'hydropique) est indifférente à toute valeur morale.

Cette conception duale, on la retrouve chez Marx. Machinisme va de pair avec répétition, ennui, mort. … automatisme. (l'abeille et l'architecte) cette conception se rattache aussi à une définition du travail comme aliénation. Si on en reste à un tel dualisme, on risque fort de réduire le sens du numérique à une nouvelle figure de l'aliénation.

→ Pour résumer, l'opposition homme-animal, détermine une conception du travail, l'animal étant plus un paradigme pour une critique de l'automatisation.

Cependant ces conceptions sont erronées. les technologies numériques ne sont pas simplement des outils, ces derniers se définissant par leur extériorité, mais une manière nouvelle d'habiter le monde

 le système technique (expression de Bertrand Gille,) étant « le plus haut niveau de combinaison technique observable dans une société », réunit l'invention technique et les conditions économiques du moment. Dès lors la signification du travail s'en voit modifiée. Si on lit Simondon, ce dernier remet en question la distinction animal-homme. Pour l'homme et l'animal, ce sont les fonctions biologiques qui permettent de survivre. La nature de ces fonctions est certes différente, mais ce qui importe c'est ce point de convergence. La technologie appartient à une fonction biologique humaine. Dès lors ce n'est pas tant de l'idée d'une révolution technique dont il faut parler, mais d'une révolution de la perception du monde. → Parler de fonction, nous libère du modèle physique... et introduit un modèle biologique, ce qui nous ramène à l'analogie du jardin définie précédemment.

Dans la même perspective, il ne faut pas réduire les exercices à de simples moyens ou à des outils, mais les concevoir comme appartenant à un ensemble permettant à l'élève d'habiter le monde du cours avec sa perception, perception qui se voit modifiée par la pratique numérique.

	4. l'interactivité est propre à l'essence du numérique 
	le numérique  est alors la matérialisation d'une technique qui rend possibles de nouveaux phénomènes, comme les phénomènes notamment interactifs qui se manifestent lorsqu'une personne agit sur le web : notre environnement perceptif s'est mis à jour en fonction des nouveaux appareils – logiciels et interfaces – et il ne s'agit pas seulement d'objets de perception différents mais du changement de l'acte de la perception lui-même. En effet vivre c'est vivre avec les choses : c'est là que réside la « responsabilité philosophique » au sens où cette perception doit être éduquée. De  là en découle l'importance des exercices numériques, comme apprentissage et maîtrise d'un nouveau monde.

Et le livre ? Les innovations numériques vont-elles faire disparaître le livre ? Cette formulation pose problème. S'il ne s'agit que de support papier ou numérique la question relève plus de l'esthétique que du sens de cette innovation. Le risque c'est d'oublier que la perception s'effectue dans un contexte. C'est sur ce contexte qu'il faut travailler :

	« Face aux menaces qui pèsent sur la lecture et la compréhension, il importe donc de nourrir le contexte du lecteur tout en maintenant le contexte de réception (Laborderie, 2014). Aussi lier défendons-nous l’idée que les enrichissements doivent être des aides à la contextualisation afin de préserver la cohérence du parcours de lecture. Nous faisons l’hypothèse d’une construction du sens et des connaissances grâce à des enrichissements hypertextuels organisés en couches superposées : un « hypertexte stratifié » (Vandendorpe, 1999) qui contextualise et organise l’accès à l’information selon différents niveaux de lecture et d’interprétation, lesquels sont autant de voies vers les collections de la bibliothèque virtuelle. Au-delà de cet enjeu de l’accès et de la contextualisation, l'enrichissement peut être plus qu’un complément : un élément d’un discours multimodal qui favorise l’immersion et permet des pratiques d’appropriation, individuelles, par la lecture-écriture créative, ou collectives, par des scénarios pédagogiques. » (Arnaud Laborderie. Le livre num´erique enrichi : enjeux et pratiques de rem´ediatisation. Doctorales de la SFSIC 2015, May 2015, Lille, France. 2015, )

L'erreur serait toutefois d'oublier notre sensibilité pour habiter le monde. Le numérique apporte de nombreux avantages mais, comme toutes technologies, il ne remplace pas totalement celles utilisées pour les mêmes usages. Comme disait Bachelard : « Une bonne bille de bois à dégrossir à la râpe suffirait à lui apprendre gaiement que le chêne ne pourrit pas, que le bois rend dynamisme pour dynamisme, bref que la santé de notre esprit est dans nos mains. » (Bachelard G. (1941), La terre et les rêveries du repos : essai sur les images de l’intimité. Paris, Corti ) ou encore dans La psychanalyse du feu : « Il ne faut qu’un soir d’hiver, que le vent autour de la maison, qu’un feu clair, pour qu’une âme douloureuse dise à la fois ses souvenirs et ses peines :

C’est à voix basse qu’on enchante Sous la cendre d’hiver Ce cœur, pareil au feu couvert, Qui se consume et chante. Toulet.

D'autres langages sont toujours possibles. Le numérique crée de nouvelles formes, il augmente le réel, mais ne le réduit pas. Maryse Emel